L'art Môn

C'est probablement dans le domaine culturel que l'on peut mieux approcher cette grande civilisation encore méconnue et qui a certainement joué un rôle plus important dans l'histoire de l'Asie du Sud-est et aussi du Bouddhisme.

Si les Môn se sont inspirés de l'Inde, leur art bouddhique a connu de nombreuses modifications, créations qu'ils ont ensuite transmis à leurs voisins. Le Bouddha asexué môn par exemple que l'on trouve dans toute l'Asie est probablement une création de la culture môn. Il en est de même pour le bouddha assis prenant la terre à témoin. Cet art se caractérise par une volonté de simplification des modèles indiens (palawa, post-gupta, pala) mais quelquefois à l'inverse il évolue vers des outrances.

Outre la statuaire et l'architecture brillante on peut aussi parler d'une littérature môn exceptionnelle. Nombreux ouvrages, de poèmes, de textes de lois, de traités de médecine, d'astrologie, de grammaire font de la littérature môn un pilier de cette civilisation et qui a eut une influence sur toutes les cultures voisines.

LE BOUDDHISME MON

Il est probable dans l'état de nos connaissances aujourd'hui d'affirmer que le bouddhisme môn est différent du modèle connu dans toute l'Asie du Sud-Est, le bouddhisme du Mahavihara de Ceylan. (sous sa forme actuel du Hinayana). Ce courant bouddhiste véhiculé par les môn depuis toujours est bien un courant du bouddhisme du petit véhicule mais en langue sanskrite et probablement dans la mouvance d'une secte indienne les Sarvastivadin. Les nombreux conciles, et débats qui eurent lieu à ces époques relevaient donc de luttes pour la suprématie. La culture môn est encore à découvrir et éclairera d'un jour nouveau l'histoire de l'Asie du Sud-est.