Les Mon au Myanmar

Réduits aujourd'hui au statut de minorité ethnique en Birmanie, les Môn, qui seraient environ 1 million au Myanmar et environ 100 000 en Thailande, sont un peuple très ancien, ayant joué historiquement un rôle très important dans les échanges Chine/Occident qui transitaient par le Sud.

Outre leur rôle de commerçants les Môns furent les véhicules d'une culture bouddhique et les conservateurs de celle-ci. C'est en effet eux qui ont introduits le Bouddhisme en Birmanie et qui ont donné au Pâli son écriture.

La langue môn fait partie de la famille des langues môn-khmer et qui est parlée par des tribus de l'Inde du Nord-Est jusqu'au sud de la Chine. Les écritures môn et khmer sont parmies les plus anciennes connues en Asie du Sud-est.

Cette civilisation nous est connue à partir du Ve-VIe siècle de notre ère grâce à quelques épigraphes en langue môn retrouvés. Il est probable que la civilisation môn s'est prolongée jusqu'au Xe siècle pratiquant la culture du riz inondé et l'architecture en briques. Elle va disparaître sous les coups de boutoirs des royaumes khmers et thai voisins notamment à partir de ces derniers à partir de leur royaume du Nord-Est, le Lanna.

Quelques principautés ont subsisté au sud de la Birmanie et ont produit une statuaire, une langue et une architecture originale. La renaissance môn apparaîtra au milieu du XIe siècle à Bagan où la légende veut que le roi fondateur, Anawratha aurait vaincu le roi des Môn et importé force main d'uvre à Bagan pour y construire son royaume fortement inspiré de la culture môn. Mais après un siècle d'influence le Bagan môn va disparaître au profit du Bagan birman.

La culture môn rejaillera à Bago (Pegu), Moattama (Martaban) et Bassein (Pathein) à la fin du XVIIIe siècle. Grande période d'échanges avec la Chine, la Thailande, l'Inde, l'Indonésie. Le port de Martaban (aujourd'hui Moattama) grande centre cosmopolite verra les premiers Portugais s'y installer.